La païenne
Dimanche 20 A
Vous avez un parent que vous aimez. Un jour vous avez reçu un coup de téléphone informant que votre parent avait de la forte fièvre et des vomissements. En apprenant cela, vous avez quitté votre travail pour l’amener à l’hôpital tout de suite. Alors au milieu de votre inquiétude, le docteur a dit simplement: “sa maladie est sérieuse. Mais je suis désolé. Je ne le guéris pas parce que son nom de famille est différent du mien.”
Si vous vous sentez choqués dans cette histoire imaginative, permettez-moi de vous raconter un cas réel qui est encore plus consternant/choquant.
Tous les chrétiens connaissent l’histoire dans l’Evangile d’aujourd’hui qui est difficile à comprendre et qui cause de l’antipathie: une femme avec sa fille possédée par un démon. “Possédé par un démon” est considéré comme un phénomène horrible [ou une maladie] pour la personne même, sa famille et la société. Cette maladie ne concerne pas seulement la santé physique, mais aussi la réputation, la profession, l’émotion, la psychologie et même la foi. Submergé par la souffrance, la femme cherche Jésus pour demander la guérison de sa fille tourmentée. Suivant Jésus et l’appelant fortement, elle reçoit finalement une réponse: “Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens.” (Mt 15:26) Quel choc! Le Maître Jésus était toujours bien connu pour son amour. Il apprenait toujours à aimer et rendre service. Il n’a jamais refusé de guérir personne. Mais maintenant il montre subitement une attitude discriminatoire et injurieuse envers elle parce qu’elle n’appartient pas au même peuple. Qu’en pensez-vous ? Quant à moi, franchement, je me sens très inconfortable depuis des années quand j’entends ce passage biblique.
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Cher ami, il y a de différentes interprétations de ce passage. Permettez-moi d’en ajouter aussi ma petite méditation avec l’espoir d’apporter un éclairage. Ma réflexion adopte aujourd’hui une ‘mode inversée’, c’est-à-dire qu’elle commencera par la fin ou le résultat (le dernier moment) et procédera progressivement à la motivation (le premier moment). Soyez patient avec moi s’il vous plaît.
Le résultat de la rencontre entre la femme païenne et Jésus est clair : Jésus n’a pas seulement guéri sa fille, mais il l’a aussi honorée comme un modèle de foi pour ses disciples intimes auxquels il donnera la mission de conduire la foi des autres croyants plus tard. Ce résultat dépasse son attente. Il a guéri pas seulement sa fille, mais aussi elle-même et ceux qui ont été présents là [et nous tous qui apprennent de lui aujourd’hui].
Mais pourquoi Jésus a-t-il montré cette attitude ‘étrange’. Je vois que Jésus connait bien la psychologie humaine. Il applique habilement sa pédagogie ici. Comme nous le savons, dans son temps, ceux qui ne partageaient pas la même tradition et la religion juive ont été considérés les gentils ou païens [qui devaient être convertis au Judaïsme]. Sinon, il ne faudrait pas communiquer avec eux pour éviter des influences négatives. Nous sommes familiers avec l’histoire de Jésus rencontrant une femme Samaritaine au puits de Jacob. Les disciples de Jésus ont été “surpris” quand ils l’ont vu parler avec elle. (Jean 14:27) parce que le contact avec les païens n’était pas à l’ordre du jour à l’époque. Nous venons de parler juste d’être païen. Pour mieux comprendre l’histoire dans l’Evangile d’aujourd’hui, ajoutons maintenant que la fille est « possédé par un démon » pour voir comment la situation ne peut être pire. En général, les gens croient que Dieu n’aime pas les païens, [ou encore pire] ils sont exclu du salut. Cette pensée s’agit d’une certaine exclusivité dans la tradition contemporaine. C’est dans ce contexte que Jésus exprime (intentionnellement ?) [pas seulement une fois mais deux fois] l’attitude qui avait la couleur d’exclusivité. [Nous verrons la raison dans un moment.] Quand les disciples demandent de « renvoyer » la femme criante, Jésus donne une (vague ?) réponse : “Je n’ai été envoyé aux brebis perdus d’Israël.” (Mt 15 : 24) [la première fois]. À ce moment Jésus est en train de ‘jouer’ leur rôle. Il joue leur rôle pour leur donner une opportunité de faire face à leur propre ‘inconfortabilité’. L’inconfortabilité est parfois une opportunité pour les gens d’observer ce qui se passe dans leurs coeurs. De cette manière, ils ont plus de temps pour examiner des choses qu’ils voient comme ‘correct et normal’. Ce qui est vu (peut-être inconsciemment) comme ‘correct et normal’ dans ce cas est la mentalité fière de « nous sommes les gens de Dieu, nous sommes plus dignes de Dieu que d’autres, et Dieu sauve seulement ceux comme nous ». Ils croient que Dieu pense comme eux. (# Isaiah 55:8). Bien, en entendant le Maître disant le même dicton qu’ils utilisent souvent: “Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits chiens.” (Mt 15:26) [la deuxième fois], ils font face à deux sentiments opposés en même temps : sûr et pas sûr. Sûr parce qu’ils voient le Maître agir dans leur conduite, pas sûr parce qu’ils savent bien que le Maître dépasse toujours tout le monde dans le commandement de l’amour et qu’il leur a même appris à aimer des ennemis. Un état d’être ‘normal’ et ‘anormal’ est présent simultanément en eux…
Alors vient le moment juste. La situation entière change radicalement mais naturellement quand Jésus dit à la femme : « Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux. » (Mt 15:28) Il me semble que les disciples se disent : « Ah, le Maître nous a ressemblé tout à l’heure mais maintenant il change. Il faut donc que nous suivions son exemple en changeant nous-mêmes aussi. » Cher ami, Jésus les a aidés à changer sans les embarrasser. La guérison de la fille de la femme est une affaire facile pour Jésus, mais le changement de la vision et du coeur des disciples est une question plus importante. Arrivé là, j’imagine une scène amusante: Jésus fait un clin d’oeil comme un signe d’assurance de guérison à la femme souffrante qui veut bien sauter de la joie.
La rencontre de la femme païenne avec Jésus établit un critère pour la vocation du disciple : il s’agit d’une “foi sans réserve” et affirme la vérité de l’Évangile : “le salut est pour tous ceux qui y aspirent”. Il y a une connexion entre la leçon que Jésus enseigne aux disciples aujourd’hui et leur façon de guider l’Église plus tard quand Pierre, de la part des autres apôtres, proclamera au milieu des communautés [discriminatoires] : “Dieu, qui connaît le coeur des hommes, leur a rendu témoignage en leur donnant l’Esprit Saint tout comme à nous ; sans faire aucune distinction entre eux et nous, il a purifié leurs coeurs par la foi.” (Actes 15:8-9)
Oui, l’amour de Dieu ne connait aucune limite. Dieu, notre Père, veut guérir tous les hommes puisque ils sont ses enfants bien-aimés. Jésus Christ a offert sa vie pour tous sans aucune exception !
Cher ami, prions que notre façon de voir et notre coeur soyons de plus en plus ouverts à l’exemple de Jésus, notre Maître et Seigneur.
Joseph Viet, O.Carm.
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English: https://only3minutes.wordpress.com/english/the-gentile/
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